samedi 24 mai 2014

Transports de l'âme


La chute des damnés, détail
La géographie de l'au-delà a beau être appro-ximative, il semblerait qu'elle obéisse à la symbolique élémentaire du haut, pour le paradis, et du bas, pour l'enfer. Aux élus, l'élévation vers les régions célestes, aux âmes damnées, la chute en une résidence souterraine, lieu des tourments éternels. Quelle que soit la destination, le transport des âmes est aérien, anges et démons étant pareillement dotés d'ailes. La ressemblance s'arrête là. L'iconographie chrétienne a souligné le caractère terrifiant ou extatique de chaque situation à grand renfort de 

Vision de l'au-delà, détail
détails. Cela va des ailes (appendices de chauve-souris, noirs et membranés versus organes de vol à la croisée du cygne et du papillon) aux conditions mêmes du convoi (mille délicatesses chez les anges qui oeuvrent à deux ; empoignade du damné transporté sans façon tête en bas). Les représentations sont innombrables. J'ai choisi deux oeuvres de la fin du XVème siècle.  Néerlandais, nés à 35 ans d'écart, Dirk Bouts et Bosch ont tous deux traité le thème de l'au-delà en des panneaux représentant paradis et l'enfer. 

Le premier est dans la ligne de l'école primitive flamande ; le second, universellement connu pour ses toiles hallucinées aux figures cauchemardesques ou cocasses, est aussi l'auteur de quelques tableaux lumineux, inclassables comme l'est l'ensemble de son oeuvre.


Dirk Bouts, La Chute des damnés,
vers 1470
Jérôme Bosch, L'Ascension
des élus, vers 1500





2 commentaires:

  1. est-ce qu'on fait ici allusion aux anges déchus ?

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  2. J'aurais pu... après tout, c'est tjs cette histoire de vers le haut/vers le bas, comme la tête du trépassé qui indique vers où il est conduit.

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