dimanche 4 mai 2014

Avez-vous vu Würsa ?


Würsa (à 18 000 km de
la Terre), Daniel Firman
On le sait ou on finira par le savoir, j'aime les éléphants. Nous en sommes, sur Apesanteur, au troisième billet consacré à leur massive carcasse. Perseverare diabolicum, raillez-vous in petto. Soit, mais je ne suis pas la seule à m'obstiner à trouver de la légèreté chez ce gentil mammouth. Après Dali qui les juchait sur d'interminables pattes d'araignée, Miquel Barceló qui leur a fait faire le poirier (voir billet du 24 janvier), voici le travail du sculpteur contemporain Daniel Firman. C'était au Palais de Tokyo puis au château de Fontainebleau, en 2008. A barrir d'étonnement.


Dans la galerie de Diane,
château de Fontainebleau
Voici une statue d'éléphant, grandeur nature, tellement réaliste qu'on croirait la bête empaillée. C'est en fait une sculpture en polyester. Elle ne serait que saisissante de ressemblance si l'animal ne tenait sur le seul appui de sa trompe. A l'origine de cette réalisation, un projet d'exposition au Palais de Tokyo avec l'apesanteur pour thème. Firman a souvent travaillé sur le corps et l'équilibre. Méditant sur un calcul scientifique qui démontrait qu'à 18 000 km de la Terre, un éléphant serait capable de rester en équilibre ainsi, l'artiste a étudié la morphologie de l'animal et les positions qu'il adopterait en situation de micropesanteur. Würsa a été réalisé avec le concours d'un taxidermiste, Jean-Pierre Gérard, qui a tout de même revêtu la sculpture de vraie peau d'éléphant. Aucun des articles consultés n'explique comment le monumental objet (350 kilos) parvient à tenir droit.


Palais de Tokyo
Comment réagissent les visiteurs face à cet étrange spectacle ? Ils se sentent basculer entre un phénomène scientifique prouvé et l'éléphantesque matérialité qui devrait en être un déni, lit-on sur le site du Palais de Tokyo. "Même pas inquiet, le spectateur s'en approche, téméraire et se met à son ombre." Déjà transporté sur une planète où la gravité serait infime, l'homme croit enfin toucher du doigt son rêve ancestral de voler, selon un internaute dont le blog leslunettesrouges ne me déçoit jamais. Deux analyses qui se rejoignent sur l'essentiel : être au voisinage d'un éléphant devenu (très sérieux calcul gravitationnel à l'appui) si léger a quelque chose d'enchanteur. En gros, on s'y sent presque. A deux doigts d'éléfantasmer.


Sources : http://voyage.ca.msn.com/w%C3%BCrsa-%C3%A0-18-000-km-de-la-terre
http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2008/06/02/superdome-premiere/
http://archives.palaisdetokyo.com/fo3/low/programme/index.php?page=nav.inc.php&id_eve=2114

2 commentaires:

  1. Ah c'est amusant j'avais oublié que c'était une oeuvre de Firman, dans ma tête je l'attribuais à Maurizio Cattelan. As-tu eu l'occasion de regarder aussi la version nommée "nasutamanus" ?

    RépondreSupprimer
  2. J'avais bien vu la version Nasutamanus et pensé, bon enough is enough. En y retournant, là, je trouve ça mieux que Würsa.

    RépondreSupprimer