jeudi 27 février 2014

Louboutin pulvérise les vieilles recettes de magie

Puisque nous sommes dans la série tout-vole-dans-tous-les-sens, je glisse ici une image que Khuong Nguyen réalisa pour la prestigieuse marque Louboutin, spécialiste de la chaussure haut perchée et de la cambrure extrême du pied. La campagne publicitaire de la collection printemps/été 2010 était sous le signe des contes de fée. Voici la réinterprétation d'Alice aux Pays des Merveilles. Délaissant le personnage de l'enfant explorant l'autre côté du miroir, Nguyen semble avoir choisi de représenter la tyrannique reine de Cœur. Après tout, l'escarpin à talon vertigineux et semelle rouge vif parle-t-il d'autre chose que de toute puissance ?


La pantoufle d'Attila
Une magie vieillotte






 &



Chaussée de Louboutin, autant en emportent vos pas.


Kuong Nguyen, 2010


Remerciements à Meryem et Houda pour m'avoir fait connaître cette image.

Sources : http://www.immaculate.fr/blog/2010/04/20/louboutin-web-serie-pub/
http://www.melkior.fr/magicien/images/ et http://www.chaussure-louboutin.org/pompes-christian-louboutin-c-19?sort=20a&alpha_filter_id=76

mercredi 26 février 2014

Nana atomica


Le titre de ce billet est évidemment un clin d’œil au tableau que l'on sait. Quant à cette Nana atomica, elle est signée Helga Weber, une toute jeune photographe qui vend ses œuvres sur le Net. Une série est rassemblée sous le séduisant intitulé de Dizzi spells. Un nom qui irait comme un charme à cette image ; l'auteure en a décidé autrement. Voici And Your Point Is ? 

And Your Point Is ? Helga Weber, non daté

Remarquons d'abord combien cette image ressemble à un tableau. Dans un petit texte, Helga explique que son photomontage était plein de maladresses techniques et qu'elle a dû texturiser à mort -texturized the heck out of it- pour les cacher. L'effet est assez heureux : lumière brumeuse pour cette scène située entre sommeil et éveil. Nous sommes donc dans un moment en suspens entre deux états : il est normal que tout y flotte. Ensuite, il y a cette dualité qui marque l'ensemble de la composition : corps de la dormeuse coupé en deux, figuration simultanée du jour (la lumière rose de l'aube) et de la nuit (la lune). Et enfin, ces deux étapes de la vie que sont l'enfance et l'âge adulte dont la diversité des objets familiers témoigne : peluches de petite fille et escarpins à talon haut de femme. Les réveils, la montre et la pendule (4 objets d'horlogerie, tout de même) racontent alors autre chose que l'heure de quitter son lit. Ils parlent des temps de la vie, des années où l'enfant se transforme en adulte, et d'une féminité qui s'élabore en pleine adolescence. La virevolte des accessoires semble indiquer le chaos de la transition. J'ai fait allusion à un texte écrit par Helga Weber. Je le reproduis plus bas. Ce court billet nous apprend qu'elle voulait que cet autoportrait tranche avec la fadeur du genre. Tout à trac, la voilà partie sur le mot maudlin (larmoyant) qu'elle associe à ses années de collège (sensibilité à fleur de peau) avant de rebondir en disant que cela n'a aucun rapport avec la photo. Pas si sûr Helga. Pas si sûr...

Helga Weber
"Well, geez, I don't know (much like this, heh). Some people are kinda insensitive. Not really liking this but I didn't want yet another bland SP for my 365. For FF: Favorite words: maudlin. Self-pityingly or tearfully sentimental, often through drunkenness. Basically, me, throughout my college years (a maudlin menace, that was moi). Got nothing to do with the picture, though =p So many people to credit, haha. Sky, clock 1, clock 2, book, bear 1, bear 2, shoes, pineapple. Texturized the heck out of it to hide my mistakes." 


Source : http://www.flickr.com/photos/91695677@N00/3351280282 helga Weber

mardi 25 février 2014

Du vent, ma soeur !


C'est léger, aérien. Et comme Dieu est de la partie, autorisons-nous à parler de petit miracle de l'art pâtissier. Pour les réussir, il vous faudra de l'angélique délicatesse et la force de la foi. Le nom surprendra vos invités s'ils le découvrent au moment où, suave, vous leur servirez ces pets de nonne.

Ingrédients (pour 4 personnes) :150 g farine, 3 œufs, 50 g beurre, 40 g sucre, rhum, fleur d'oranger, 1 pincée de sel, huile de friture 
Préparation :
Mettre 1/4 l d'eau à chauffer avec le beurre, le sel, le sucre. Au moment de l'ébullition, retirer du feu, ajouter d'un seul coup la farine, mélanger énergiquement puis remettre sur le feu et mélanger jusqu'à ce que la pâte se détache du fond de la casserole. Hors du feu ajouter les œufs, un par un en battant fortement (faute de qyuoi les beignets ne gonfleront pas) puis ajouter le rhum et la fleur d'oranger. Faire chauffer la friture, y mettre la pâte par morceaux gros comme des noix. Retournez les pets s'ils ne le font pas d'eux mêmes. Lorsqu'ils sont dorés, les égoutter puis saupoudrer de sucre.

Hélas ce pur délice sied mal à l'espace : le risque de remplir l'air de miettes est réel. Pour célébrer son retour sur terre seulement !


Source : http://www.marmiton.org/recettes/recette_pets-de-nonnes_21249.aspx

lundi 24 février 2014

En guise d'hélium, l'air chaud soufflé par le métro


Marilyn et Tom Ewell
Voici une des scènes les plus connues du cinéma. Le film dont elle est tirée -The seven year itch, de Billy Wilder- est plutôt médiocre et le rôle qu'y tient Marilyn est loin d'être le meilleur de sa carrière. Mais cette scène fut culte dès la sortie du film et l'est restée, inlassablement reprise, reproduite, plagiée,... Combien des moins de 25 ans connaissent le nom de Marilyn Monroe ou ont vu un des ses films ? Fort peu, alors que cette image semble inscrite à jamais dans la mémoire collective. 

La scène où cette bellissima rit de voir sa jupe voler et dénuder haut ses jambes a sans doute fixé, mieux que d'autres, la singularité de la séduction de Marilyn : une immense ingénuité mêlée à un sex-appeal incendiaire. Mais, au-delà du cas Monroe, la scène semble avoir posé l'équation universelle du désir avec, entre autres paramètres, l'exhibition et le voyeurisme. Petits raffinements ici, le dévoilement est accidentel (le thème de l'aubaine) et la détroussée manifeste certes de l'embarras (elle retient sa jupe) mais un réel ravissement : It is delicious.

Dernière péripétie en date de la robe blanche, elle fut vendue en 2011, à Beverly Hills, lors d'une mise aux enchères. La subway dress étant l'une des plus célèbres robes du 7ème art, son prix avait été évalué entre 1 et 2 millions de dollars. Elle fut finalement acquise pour 4,6 millions.




Et l'apesanteur dans tout ça ? C'est, sans surprise, la légèreté. Ici, le mot vaporeux (qui est transparent, flottant et léger précise le Larousse) s'impose : une tenue vaporeuse est une tenue qu'un rien fait s'envoler. Et nous revenons à l'équation du trouble. Si le déshabillage est un procédé classique, le vaporeux le rend délicieusement aléatoire. Il suffit d'un souffle, d'un pivotement vif, d'un saut, pour que surgisse un bout de nudité. Un hasard ou un jeu. Dans Sept ans de réflexion, "the girl" passe de l'un -l'accidentel- à l'autre : la répétition.




Sources : http://culture.france2.fr/mode/actu/32-m-d-euros-pour-la-robe-de-marilyn-monroe-69310619.html
https://www.youtube.com/watch?v=slfkiWZ7ozI

+ pour Marilyn réinterprétée


N'importe quelle image d'une belle blonde aux prises avec sa jupe, laquelle flotte, révélant d'appétissantes jambes nous ramène à la délicieuse scène de Sept ans de réflexion. La pub en a joué et rejoué. Voici quatre exemples.





Images respectivement créées pour la campagne Red nose day, en 2011 - Air France, en 2009 - Le lait Dairy goodness, 2013 - Naf-Naf, saison été 2012

dimanche 23 février 2014

Quand la coupe de Coca déborde dans l'ISS

En lisant sur les missions futures qui conduiront l'homme sur Mars puis au-delà du système solaire, j'avais eu la surprise de voir que la question de la mixité des équipages se posait non seulement en termes hommes-femmes mais également Américains-Russes. La Guerre Froide me semble pourtant bien révolue, j'avais 28 ans quand le monde communiste est tombé... que vont-ils chercher là, pensais-je ? Aujourd'hui, je tombe sur ce spot publicitaire Coca-Cola réalisé à l'occasion des Jeux Olympiques de Sotchi. On y voit deux astronautes, l'un russe l'autre étasunien qu'une querelle oppose, mettant en péril la sécurité de la navette où tous deux sont en mission. Un accident de Coca (et Dieu sait que les liquides se comportent mal en impesanteur) crée le danger puis favorise la réconciliation. Le Russe est, in fine, le sauveur et l'Américain (vague ressemblance avec Chris Hadfield) le beau joueur. La vidéo a depuis été hélas depuis supprimée. 


samedi 22 février 2014

Le tourisme spatial s'applique à exaucer vos désirs


Honeymoon Space Shuttle
Un dernier billet pour clore cette série consacrée à la sexualité en apesanteur. Et vous faire partager ma surprise devant ce projet de navette spatiale, revisitée façon suite 5 étoiles pour couple en lune de miel. Le tourisme spatial, industrie encore à ses débuts, a bien compris que les enjeux érotiques en impesanteur étaient de poids. D'où l'idée d'offrir aux libertins la jouissance d'un coquet boudoir en orbite pour 48 heures de transports d'un genre nouveau. Un projet au nom éloquent de Horny moonNon, ceci n'est pas un canular ! Pas plus que la photo ci-dessus n'est celle d'un vibromasseur. C'est le prototype conçu par Yelken Octuri, designer industriel spécialisé dans l'aménagement des Airbus et fiévreux créateur (ce monsieur est diplômé des Beaux-Arts de Metz) du Honeymoon Space Shuttle, navette spatiale qui permet de passer sa lune de miel en vraie impesanteur spatiale. 

 Yelken Octuri raconte ainsi l'origine du projet : Il y a quelques années me trottait dans la tête un concept de cabine d'avion aménagée pour des jeunes mariés, afin qu'ils y passent leur lune de miel. J'envisageais une série de compartiments privés avec parois amovibles pour assurer l'intimité des passagers. A l'intérieur de chacun des compartiments, 2 sièges inclinables à 180° pouvant se transformer en lit double. Selon les régulations aéronautiques, le personnel naviguant doit être en mesure de regarder à l'intérieur de chaque compartiment privé, à tout moment. J'ai dû abandonner mon idée, jusqu'au jour où je fus contacté par un célèbre entrepreneur. Désireux de développer une activité dans le tourisme spatial, il souhaitait réaliser une navette larguant des capsules individuelles en orbite basse, ce qui résolvait les soucis d'intimité. C'est donc ensemble que nous avons retravillé au projet.



La nouvelle navette contient cinq capsules (chacune allouée à un couple), larguées à une altitude de 200 km. Une fois le vol terminé, chaque capsule retourne sur terre en vol automatique. Les panneaux rotatifs s'ouvrent lorsque la capsule est en position satellitaire. Ils se referment pour le retour sur Terre. Une série de 12 propulseurs à gaz permettent d'initier la descente, laquelle est freinée par un groupe de parachutes. La capsule est volontairement organisée avec un sol et un plafond panoramique. Le verre de la coupole peut être opacifié à la demande. Des espaces de stockages (nourriture, boissons, vêtements) se trouvent de chaque côté de la tête de lit. Aucun prix n'est mentionné mais on peut raisonnablement estimer qu'en comparaison du nid d'amour en orbite, 15 jours de safari 5 étoiles coûtent l'équivalent d'un ticket de métro. Le tourisme spatial est à des années-lumière du low cost.
 

Rappel au sujet de l'acte sexuel en apesanteur

L'accouplement en apesanteur obéit à quelques règles hélas contraignantes. Il est nécessaire d'utiliser un dispositif pour maintenir les corps ensemble : une structure enveloppante (un cylindre gonflable, dit tunnel) ou des systèmes d'attache (ceintures). Par ailleurs, des sangles disposées sur les différentes surfaces de la capsule permettent de s'accrocher afin de ne pas heurter les parois de la navette. Pour plus d'informations, consulter le rapport Experiment & postflight summary. Attribué à la NASA, qui en a toujours nié l'authenticité, cette étude (le lien figure en bas de page) est très instructrice.



Sources : http://www.octuri.com/fr/avions-du-futur/l-amour-en-apesanteur/
http://www.octuri.com/fr (pour biographie, expositions dans divers salons de l'aviation) 
http://www.capcomespace.net/dossiers/sexe.htm (pour le document de la NASA)

vendredi 21 février 2014

Barbarella ou l'orgasme cosmique


Relevant du genre érotico-pop-futuriste, le film de Roger Vadim, Barbarella (1968), est aujourd'hui un bien étrange objet cinématographique. C’est Jane Fonda, vedette américaine et à l'époque, épouse du réalisateur, qui endossa les tenues légères du meilleur pilote spatial du XXXXIème siècle. Coproduction franco-italienne, tournée à Cinecittà, le film semble avoir essentiellement misé sur la plastique irréprochable de l'actrice et les effets spéciaux, l’intrigue servant de prétexte aux multiples fantasmagories. Envoyée à travers l'espace pour retrouver et ramener sur Terre un savant fou, Barbarella fera de bonnes et de mauvaises rencontres mais surtout, renouera avec la vieille sexualité terrestre (tombée en désuétude, en ces années 40 000, au profit de formes pharmaceutiques). 

S'ensuivent des coquineries très sages mais pas sans mérite selon certains sociologues. Linda Williams -théoricienne américaine initiatrice des Porn Studies- souligne qu'il s’agit des premières tentatives de représenter l’orgasme féminin au cinéma. Elle établit un lien avec la parution du fameux rapport des sexologues William Masters et Virginia Johnson, sorti 2 ans plus tôt aux Etats-Unis. Les théories développées ont, selon elle, modifié la place assignée à la femme dans le cinéma. Dernière précision avant de vous livrer la bande-annonce : le trucage de la scène où Barbarella flotte dans son vaisseau (énorme morceau de plexiglas, projection de l'image du vaisseau spatial en-dessous et prise de vue en hauteur) préfigure la light-box utilisée 45 ans plus tard, dans Gravity.




Sources : http://www.telerama.fr/
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RDES_079_0077
http://www.youtube.com/watch?v=0Xo6FaypcpY

jeudi 20 février 2014

Paco Rabanne porte l'amour aux nues


En 1993, il lance XS, un parfum pour homme qu'il décline ensuite en version Pour Elle. Aveillan célèbrera ces notes de jasmin, santal et musc dans un clip de toute beauté. Et de toute audace. Aveillan ? Bruno de son prénom, formé à l'Ecole des Beaux-Arts et considéré aujourd'hui comme l’un des plus grands réalisateurs de films publicitaires. Révélé au grand public, en 1998, par La Foule pour Perrier et le très sensuel film pour XS de Paco Rabanne, il enchaîne les commandes auprès de Cartier, Vuitton, Guerlain... Impossible de connaître les secrets de tournage du clip publié ici. Il aurait été réalisé dans une piscine. L'illusion de l'apesanteur y est parfaite. 


Could XS mean excess ?

La chorégraphe Kitsou Dubois


&








Ce parfum est un philtre puissant. Qui sait jusqu'où il vous conduira ?



Sources : http://www.allocine.fr/
http://www.kitsoudubois.com/wordpress/?page_id=9
http://www.youtube.com/watch?v=Ti_PtPJMMCQ

mercredi 19 février 2014

Le fantasme du sexe en apesanteur


Editions Quebecor,
2010
On se la joue cachottier et puritain dans les grandes agences spatiales ? Qu'à cela ne tienne : les fantasmes vont bon train, relayés par le cinéma et la BD de science-fiction. Pour bon nombre des Terriens que nous sommes, l'apesanteur est l'élément de choix pour s'envoyer en l'air et la navette spatiale... le plus prometteur des hôtels de passe. Tout commence par une sur-érotisation de la femme de l'espace. Est-ce par prolongement de l'image (jadis torride) de l'hôtesse de l'air, est-ce le scénario de promiscuité -homme et femme réunis dans le huis-clos de la navette- ou l'excitation de l’aventure et les rapprochements qu'elle peut occasionner ? Force est de constater que la femme astronaute a très vite fait l'objet de projections sexuelles.

Vignettes de Barbarella de J.C Forest
La BD, les films et les séries télévisées relookent la combinaison unisexe qui devient un écrin épousant des formes de panthère ; le casque enlevé libère une chevelure de vamp. Nous sommes dans la représentation d'une féminité archétypale, tendance dominatrice, voire guerrière. Après tout, les femmes astronautes ne sortent-elles pas d'écoles militaires ?

Affiche japonaise
du film de Vadim
Vous avez dit Barbarella ? Bingo ! L'héroïne BD, imaginée par Jean-Claude Forest en 1964 et portée à l'écran par Roger Vadim en 1968, a cristallisé tous ces fantasmes. C'est une femme aussi appétissante qu'audacieuse, évoluant dans l'environnement en tous points exceptionnel de l'apesanteur. Les images prises lors des vols paraboliques nous montrent les couples euphoriques et flirtant à l'envie. Y'a de l'accouplement dans l'air, tout comme il y en a dans l’eau, mais autre sujet… Cette nouvelle liberté de mouvements et l'enivrante sensation de voler y sont sans doute pour beaucoup mais n’y va-t-il pas aussi de la nature-même de l'orgasme ? En impesanteur, la métaphore du plaisir propulsant et apesant passe, de facto, de l'analogique à l'accomplissement.


Illustration de l'article
Six minutes 25 de légèreté  


Source : http://chusmartinez2013.wordpress.com/2013/05/04/6mn25-de-legerete/

+ pour voir le Harper Bazaar et Courrèges fétichiser l'image de la cosmonaute


Par Richard Avedon, 1965
Trois ans avant Barbarella, une représentation de la femme astronaute faite icône était née sous les traits du mannequin Jean Shrimpton.  Ces  images signées Richard Avedon en témoignent. La commande émanait du prestigieux magazine Harper's Bazaar. Shrimpton y apparaît vêtue d’une tenue argentée siglée NASA et coiffée d'un casque dont la mode ne tardera pas à s'inspirer. Cette série de photos, parue en 1965, s’inscrit dans un contexte bien particulier : parallèlement à la conquête spatiale, naît l'image d'une femme façon objet stellaire, inaccessible, fétichisée et froide. La géométrisation des modèles de Courrèges s'inscrit dans cette même représentation.



Space fashion
selon Courrèges
Femme de l'espace :
a star is born
Harpers' Bazaar,
avril 1965



Source : http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RDES_079_0077

lundi 17 février 2014

L'ont-ils fait en apesanteur : l'amour


Crédits : Novapix, agence d'illustration
 spécialisée dans l'astronomie et l'espace
Les rapports de la NASA ne nous donneront aucune réponse. Même silence chez les astronautes : on est plus que discrets sur la question. Son statut de tabou dans le monde de l'aérospatial n'a d'égal que la curiosité et les fantasmes qu'elle inspire. Au final, nous disposons de rumeurs, d'informations plus fiables mais assorties de furieux démentis... et de quelques faits connus autorisant (quand même) à conclusion. Dans un article consacré à Léda atomica, Philippe Sollers s'attarde sur la sexualité en apesanteur que suggère le tableau de Dali : En 1969, des cosmonautes volaient vers la Lune. Un peu plus tard, une Leda et son mari, tous deux astronautes, s’envoleront ensemble dans l’espace, la NASA n’avait pas prévu d’artiste peintre dans l’équipage, et les autres membres du vol tournèrent pudiquement leur regard ailleurs. Seules les caméras techniques embarquées gardent la représentation de leur étreinte en lévitation.

Jan Davis et Mark Lee,
premier couple en mission


De qui parle-t-il ? Sans doute des américains Jan Davis et Mark Lee, premier couple d'astronautes parti en mission ensemble en 1992. L'expérience de coït conjugal en zéro G serait dans ce cas assez récente et exceptionnelle car, si les couples d'astronautes sont loin d'être rares, les agences spatiales évitent de les programmer sur les mêmes missions. Si l'on part du principe qu'il y eut des relations sexuelles en navette spatiale, elles furent presque exclusivement adultérines (conjoint officiel resté à terre). Après tout, à micropesanteur, micro-culpabilité. Qui le poids des consciences accablerait-il en impesanteur ? Sans compter la curiosité intellectuelle qu'on peut deviner chez les astronautes ou l'accomplissement d'une des missions inscrites au programme du vol.  

Equipage russe du Saliout 7, crédit RKK
Ces dernières années, les médias ont régulièrement affirmé que certains programmes spatiaux avaient étudié les relations sexuelles en apesanteur. Ce fut dit (et, semble-t-il exceptionnellement reconnu) au sujet du vol de Saliout 7, réunissant, en 1982,  la très appétissante Svetlana Yevgenyevna en compagnie de 4 compatriotes de sexe masculin

Helen Sharman en rose nuisette
En 1991, l'Anglaise Helen Sharman, alors célibataire et âgée de 28 ans, a avoué avoir vécu à bord de Mir de "fantastiques expériences". "Nous nous sommes bien amusés en sa compagnie" ont confirmé, de leur côté, ses coéquipiers russes. Est-ce l'effet de ses tenues vaporeuses roses (?), personne n'a envisagé que ces messieurs puissent ne faire allusion qu'au caractère enjoué de la jolie britannique. Un coin du voile se soulève ? Peut-être parce qu'Helen était une touriste de l'espace. Pas une consœur appartenant au sérail.

Le livre sérieux 
qui fit sensation
En 1992, les langues jasèrent de plus belle quand, la NASA, en dépit des règlements internes, réunit Jan Davis et Mark Lee dans une même mission. Ils étaient à l'époque jeune mariés. La rumeur s'étoffe en crédibilité, en 2000, sous forme d'une dépêche de l'AFP : 4 années plus tôt, la NASA aurait inscrit au programme scientifique de ses missions des accouplements destinés à tester des positions amoureuses, préalablement simulées sur ordinateurL'information vient du très sérieux Pierre Kohler (astronaute de formation devenu journaliste spécialisé) dans son livre La dernière mission : Mir, l'aventure humaine. Bien que s'appuyant sur un document (dont je me ferai le plaisir de vous livrer un résumé dans un prochain billet), les faits n'ont jamais été reconnus : Washington et Moscou continuent d’ailleurs de démentir toute copulation intersidérale; Abstinence cosmique.

Le couple Davis-Lee
n'a-t-il vraiment  
rien expérimenté
de plus pimenté ?
Soit. Faisons semblant de les croire mais rappelons que si les premiers vols habités duraient à peine quelques heures, leur durée peut aujourd'hui atteindre un an. Qu'ils sont mixtes et que, parmi les obligations auxquelles sont soumises les femmes astronautes, figure celle d'être sous contraception avant et pendant les missions (ah, tiens !) Plus sérieusement, l'ère du puritanisme et du déni est révolue :  la sexualité en navette sera un des points sensibles des vols qui conduiront l'homme sur Mars (jusqu'à 3 ans de voyage) et plus loin. La reproduction animale (poissons, oursins, grenouilles, rats...) est, de son côté, sujet d'étude. Et de souci. La procréation est problématique, l'absence de gravité altérant la fusion des cellules. La gestation sans pesanteur n'a pas meilleure presse : descendance pas toujours viable et porteuse de malformations. Donc, jusqu'à nouvel ordre, sur la terre comme au ciel, sortez couvert. 

Les astronautes sont peut-être les parangons de vertu que décrit la NASA mais les touristes de l'espace sont -eux- visiblement inspirés  par la situation.

Amoureuse dissipation en microgravité


Sources : http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=908 (2006)
http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/univers-faire-amour-il-possible-espace-10370/ 
http://www.capcomespace.net/dossiers/sexe.htm 
Photos : Jan Davis et Mark Lee dans le Spacelab-J module. Credit : NASA
http://www.t411.me/torrents/le-sex-dans-l-espace-hd-truefrench