vendredi 21 février 2014

Barbarella ou l'orgasme cosmique


Relevant du genre érotico-pop-futuriste, le film de Roger Vadim, Barbarella (1968), est aujourd'hui un bien étrange objet cinématographique. C’est Jane Fonda, vedette américaine et à l'époque, épouse du réalisateur, qui endossa les tenues légères du meilleur pilote spatial du XXXXIème siècle. Coproduction franco-italienne, tournée à Cinecittà, le film semble avoir essentiellement misé sur la plastique irréprochable de l'actrice et les effets spéciaux, l’intrigue servant de prétexte aux multiples fantasmagories. Envoyée à travers l'espace pour retrouver et ramener sur Terre un savant fou, Barbarella fera de bonnes et de mauvaises rencontres mais surtout, renouera avec la vieille sexualité terrestre (tombée en désuétude, en ces années 40 000, au profit de formes pharmaceutiques). 

S'ensuivent des coquineries très sages mais pas sans mérite selon certains sociologues. Linda Williams -théoricienne américaine initiatrice des Porn Studies- souligne qu'il s’agit des premières tentatives de représenter l’orgasme féminin au cinéma. Elle établit un lien avec la parution du fameux rapport des sexologues William Masters et Virginia Johnson, sorti 2 ans plus tôt aux Etats-Unis. Les théories développées ont, selon elle, modifié la place assignée à la femme dans le cinéma. Dernière précision avant de vous livrer la bande-annonce : le trucage de la scène où Barbarella flotte dans son vaisseau (énorme morceau de plexiglas, projection de l'image du vaisseau spatial en-dessous et prise de vue en hauteur) préfigure la light-box utilisée 45 ans plus tard, dans Gravity.




Sources : http://www.telerama.fr/
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RDES_079_0077
http://www.youtube.com/watch?v=0Xo6FaypcpY

1 commentaire:

  1. Jane Fonda, vedette américaine… et Linda Williams, théoricienne américaine : lire "étatsuniennes". Comme tu le sais, et tu parles aussi espagnol, ça les remet un peu à leur place, puisqu'ils habitent les États-Unis et n'ont pas le pouvoir sur les Amériques, du Nord, Centrale et du Sud.
    Ce sont les Européens qui les ont nommés Américains et ça perdure.

    RépondreSupprimer