mercredi 5 février 2014

La faculté se penche sur notre sommeil

 
Revenons à cette dualité du sommeil : lourdeur et immatérialité ; immobilité et échappée ; repos et activité. La langue rend compte de ces deux aspects, la médecine nous explique leur alternance et leur imbrication. Les artistes et quelques instruments d'enregistrement médicaux nous donnent un aperçu.

Le Sommeil de Saint Pierre,
Giuseppe Antonio Petrini, circa 1730
Dormir comme un loir, un sommeil de plomb, tomber de sommeil, avoir le sommeil lourd, profond... C'est ce dernier mot que retient la médecine. A la différence du sommeil lent léger, le sommeil lent profond est la phase où le corps tourne en bas régime : yeux immobiles sous leurs paupières, battements du cœur et activité cérébrale ralentis... Le cerveau devient insensible aux stimulations extérieures (bruit, lumière) et le dormeur à celles de son propre corps.


Tracé d’électroencéphalo-
gramme d'un dormeur revisité 
en toile abstraite
Aux phases de sommeil lent léger puis lent profond succède le sommeil rapide, plus connu sous le nom très expressif de sommeil paradoxal. En quoi y a-t-il paradoxe ? Le tonus musculaire est aboli. Comme dans le sommeil profond, le dormeur est difficile à réveiller. La comparaison s'arrête là car, en phase de sommeil paradoxal, le dormeur voit les battements de son cœur s'accélérer, ses yeux bougent (les médecins parlent de salves de mouvement) et l'activité cérébrale est celle d'une personne en éveil. Les neurologues pensent que le sommeil rapide pourrait jouer un rôle dans le développement cérébral. C'est par ailleurs le terreau de prédilection des rêves.


Le rêve, Paul Delvaux, 1935
Le rêve se caractérise par des images très détaillées associées en un ou plusieurs scénarios avec scènes, personnages, dialogues et émotions. Le contenu est plus ou moins ordonné et peut suivre une narration logique ou incohérente. La question de la nature et du sens des rêves a trouvé des réponses bien différentes au cours des âges : visitation des dieux, messages prémonitoires, voyage astral, manifestations -riches de sens- remontées de notre inconscient ou ... simples résidus de la mémoire relâchés aléatoirement. 


Où que soit la ou les vérités, nos rêves nous laissent rarement indifférents. On raconte volontiers ceux dont on se souvient. On leur cherche un sens, chacun selon ses codes de décryptage. Ils sont source de confusion, d'amusement ou de peur, parfois de bien-être ou d'espoir. Certains nous laissent un durable sentiment de malaise. On trouve des scènes et des récits de rêves dans tous les arts : littérature, cinéma, musique... Les peintres ont représenté les rêves célèbres (songe de Scipion, de David, de Joseph). Les surréalistes, eux, ont sondé l'inconscient à loisir et, suivant la voie déjà empruntée par les symbolistes, ont  puisé sans fin dans la manne onirique, pourvoyeuse d'images foisonnantes et débridées. 


Le Rêve, Odilon  Redon, 1904

Sources : http://www.institut-sommeil-vigilance.org/tout-savoir-sur-le-sommeil
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-reves-le-regne-du-paradoxal-41.asp?1=1
Le tracé de l'électroencéphalogramme provient de http://www.santelog.com

3 commentaires:

  1. Quel éclectisme dans le choix des images ! Et toutes sont si singulières !

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  2. Ah ! là, tu dois aller voir Chagall… tout flotte chez-lui. Tu vas te régaler !

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  3. Je comprends mieux le sens du mèl que tu m'as laissé... J'avais publié un tableau de Chagall en début de blog. Si tu me promets un régal, je vais y retourner dare-dare.

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