Le romancier Raymond Radiguet, vie fulgurante fauchée à 20 ans |
Portrait extrait de Vingt-cinq dessins d'un dormeur |
De quels corridors,
De quels corridors pousses-tu la porte,
Dès que tu t’endors ?
Je te vois quitter ta figure close,
Bien fermée à clé,
Ne laissant ici plus la moindre chose,
Que ton chef bouclé.
Je baise ta joue et serre tes membres,
Mais tu sors de toi,
Sans faire de bruit, comme d’une chambre,
On sort par le toit.
"Puisse durer toujours une si grande joie
Qui cesse le matin,
Et dont l'ange chargé de construire ma voie
Allège mon destin.
Léger, je suis léger sous cette tête lourde
Qui semble de mon bloc,
Et reste en mon abri, muette, aveugle, sourde,
Malgré le chant du coq.
Cette tête coupée, allée en d'autres mondes,
Où règne une autre loi,
Plongeant dans le sommeil des racines profondes,
Loin de moi, près de moi."
(extrait)
Qui cesse le matin,
Et dont l'ange chargé de construire ma voie
Allège mon destin.
Léger, je suis léger sous cette tête lourde
Qui semble de mon bloc,
Et reste en mon abri, muette, aveugle, sourde,
Malgré le chant du coq.
Cette tête coupée, allée en d'autres mondes,
Où règne une autre loi,
Plongeant dans le sommeil des racines profondes,
Loin de moi, près de moi."
(extrait)
Où part le dormeur ? Pour quel voyage a-t-il embarqué ? Nous allons prêter une oreille prudente à la réponse ésotérique, prendre consciencieusement note de l'avis médical puis foncer sur l'analyse freudienne des rêves. Et bien sûr, nous délecter des oeuvres où les artistes ont exploré cet énigmatique vie parallèle que chacun mène au coeur du sommeil.
Portrait de Jean Marais dormant, Jean Cocteau 1947, crayon sur papier |
Sources : http://education.francetv.fr/dossier/jean-cocteau-o32566-portraits-et-auto portraits-4883, http://bibliotheque-gay.blogspot.com/2013/01/25-dessins-dun-dormeur-jean-cocteau-1929.html
Le deuxième poème de Plain-Chant est disponible en intégralité sur http://www.poesie.net/cocto1.htm
Cocteau et l'opium… et Morphée. Plus le rêve est doux, plus il est difficile de se libérer de ses bras. Je me réserve ce dieu des rêves.
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