J'avais annoncé un détour par la mythologie gréco-romaine. Nous sommes fils et filles de l'antique civilisation grecque. Notre représentation du monde, notre imaginaire sont imprégnés à jamais de ses mythes. L'expression consacrée est mythes fondateurs. Ceux présentés ici le sont indéniablement.
Psyché reçue dans l'Olympe, 1524 Polidoro Caldara da Caravaggio |
L'art, de la peinture à la sculpture, de l'opéra au cinéma, du classique au fantastique -science fiction comprise- a assuré la pérennité de ces dieux : dépouillés de toute crédibilité religieuse, ils sont devenus nos archétypes universels. Nés en Grèce antique, repris puis largement propagés par l'empire romain, ils ont pénétré jusqu'à notre parler moderne qui y fait d'incessantes références (potion aphrodisiaque, force herculéenne, allure martiale, foudres jupitériennes), ont donné leur nom aux planètes du système solaire ainsi qu'aux jours de la semaine. La psychanalyse y a trouvé matière à baptiser ses plus beaux complexes. Et, bien sûr, ces homérique épopées que sont L’Iliade et L'Odyssée n'en finissent pas d'enchanter les enfants et de nourrir les programmes scolaires. Petit rappel des origines. Selon la théogonie grecque, tout
commença avec un être immatériel (Kronos, Cronos ou le Chaos primordial, selon les auteurs) qui engendra le Monde à savoir la terre, les hommes et les dieux. Dans cette
descendance fournie, attachons-nous à celle de ses filles qui nous
intéresse le plus ici : Nix, déesse de la Nuit.
Hypnos et Thanatos portant le corps de
Sarpedon aux Enfers, amphore circa 500 av. J.C
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Morphée, Jean-Antoine Houdon, 1769 |
Nuit et Sommeil, Evelyn de Morgan, 1878 |
Premier enseignement : mort et sommeil entretiennent des affinités étroites. Peut-être une question de séparation entre l'être physique et l'être immatériel ? En effet -et c'est le deuxième enseignement- si le sommeil anéantit dans l'oubli, il est également père du rêve, un espace singulier où le dormeur a la chance d'échapper au fatum et le privilège d'être en présence d'un dieu, fût-il masqué. Les grandes religions monothéistes ne dédaigneront pas de glisser leurs anges dans le sommeil des élus et des prophètes. Troisième enseignement : semé de graines de pavot, le sommeil tient de l'hypnose et sera fertile en suggestions et hallucinations. Dernier point : mort, sommeil et rêve sont ailés et grands voyageurs de la nuit. Comment ne pas croire que le dormeur soit à son tour ravi, enlevé pour un voyage ?
La Nuit portant le Sommeil et la Mort, 1602 Annibale Carracci dit Le Carrache |
Source : http://www.sommeil-mg.net/spip/Mythologie-du-sommeil, site formidable d'un médecin que sa pratique clinique a fait s'orienter vers les mécanismes et les pathologies du sommeil. J'y ai pris l'essentiel des informations retranscrites ici ainsi que quelques illustrations.
Ah ! et nous voilà au ciel !
RépondreSupprimerJe crois que tu aimerais lire "L'Univers, les dieux, les hommes" de Jean-Pierre Vernant. Il y a un exemplaire à la médiathèque.
Je crois que tu as raison/ Vais noter...
RépondreSupprimerTu as vu que je m"'étais trompée et que l'allégorie de la mort, du sommeil et du rêne n'était pas un Caravagge mais un Le Carrache (dont j'ignorais l'existence) ! Du coup, j'ai fait l'effort de trouver une représentation mythologique par da caravaggio. Quand même !
et moi, je t'ai soutiré Morphée…
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