mercredi 15 janvier 2014

Les épousailles de la 3D avec l'électromagnétique et la sculpture



Moi qui prétends donner un peu de méthodologie à mes étudiants graphistes, je m'interroge avec perplexité sur ma propre façon de procéder. Que d'aléatoire! L'image publiée ci-contre est dans ma cueillette-apesanteur depuis presque 2 mois. Un peu en overdose de publicité, ce soir, je recherche la compagnie des plasticiens et des peintres. Et ce bateau en lévitation titille ma curiosité. Quelques clics plus tard, je m'aperçois que j'ai levé un bien étrange lièvre en la personne de Christian Lavigne, plasticien poète diplômé de mathématiques dont les travaux associent l’art et la science. Ainsi,  La Musique de la Vie (2010), le gracieux objet du jour, est une sculpture numérique en lévitation électro-magnétique.




Ça interpelle,  non ? L’œuvre a été présentée lors d'une rencontre du CAST (Café des Arts des Sciences et des Techniques) dont le thème était Des spectacles et fantasmes électriques au temps des Lumières, à quelques usages du magnétisme et de l'électricité dans l'art d'aujourd'hui. Pour sa réalisation, Lavigne a travaillé conjointement avec l'ingénieur Raymond Aschheim (en charge du procédé de lévitation contrôlée) et l'équipe du Lycée Ferdinand Buisson pour le prototypage rapide. Car un des chevaux de bataille de Christian Lavigne est l'utilisation d'imprimante 3D. Les deux photographies de droite proviennent du site du CAST et témoignent de l'utilisation de procédés électromagnétiques pour créer de l'en suspensde l'attenant mais ne se touchant pas. Comment cela marche-t-il ? Rien de bien sorcier ; la réponse tient d'ailleurs en une ligne :


M \ddot x = Mg - \frac{K_{ap}}{(x-x_{ap})^2} - \frac{K_{ea}I^2}{(x-x_{ea})^2}


Pas assez clair ? Bon... On pense toujours à la capacité qu'ont les aimants d'attirer les objets en fer, en oubliant que cela ne concerne justement que le fer (nickel, cobalt,etc,.) matériaux dits ferromagnétiques. Or, il existe des matériaux diamagnétiques qui, eux, sont sinon repoussés par les aimants du moins enclins à fuir vers les zones magnétiques les plus faibles.

Le procédé de mise en lévitation magnétique repose, on le voit, sur une technique très simple. Tout consiste ensuite à amplifier le phénomène en jouant sur la supraconductivité (une question de basse température) et à équilibrer les paramètres de l'aimant (Kap, Kea, xap et xea), la masse de la charge (M) et g, la constante de gravité. Ci-contre, aimant en suspens au dessus d'une plaquette supraconductrice.

Quant à Monsieur Lavigne ... Dès 1988 il formule le principe de la robosculpture (sculpture assistée par ordinateur) dont il est désormais un pionnier mondialement reconnu. Depuis 1993, l'association Ars Mathematica, dont il est co-fondateur, organise une biennale internationale de sculpture numérique où furent validés les principes de la télé et cybersculpture (www.intersculpt.org). Outre ses travaux d'Art Électronique, soutenus par des écoles, des laboratoires ou des entreprises, Christian Lavigne développe des rencontres artistiques, des créations sur Internet, des projets Nord-Sud, en poursuivant une œuvre labyrinthique dont le fil d'Ariane est le métissage culturel et technologique.

Christian Lavigne travaillant ici sur 
Chant cosmique, une sculpture numérique


Sources : http://www.impressions3d.com/2013/05/16/rien-de-nouveau-sous-les-imprimantes-3d 
http://web.cast.free.fr/webcast35/webcast35.html pour le parcours de Lavigne,  
Wikipédia et philippe.boeuf.pagesperso-orange.fr/robert/astronomie/levitation.htm‎ pour la lévitation électromagnétique

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