vendredi 3 janvier 2014

Quand Pythagore écoutait le chant des planètes




Pythagore, digne fils de la Grèce Antique, étudiait conjointement la philosophie, la mathématique, la musique et l'astrologie. La pensée pythagoricienne repose sur un principe de correspondances entre ciel et terre, entre nombres et univers. La mathématique musicale lui fournit la clé de la représentation du cosmos, mot qui -en grec ancien- signifie ordre et que Pythagore est le premier à avoir appliqué au ciel. Ci-contre, gravure anonyme intitulée Pythagore et la musique. Il est remarquable qu'il y figure, la main posée non une lyre mais un disque gravé de symboles. Les savants et penseurs de la Grèce Anti-
que attribuent à la musique une dimension cosmique et réciproquement. Ce sont "des sciences sœurs" écrit Platon dans La République. Laissons la parole à Dominique Proust, auteur de L'harmonie des sphères (2001). Pythagore est probablement le premier à associer étroitement la musique et l'astronomie. Sa fascination pour les rapports numériques dans les harmonies musicales l'amène à tenter d'expliquer de la même manière le cosmos. La correspondance entre l'harmonie et l'astronomie fut ainsi établie par l'école Ionienne de Pythagore au VIème siècle avant notre ère. L'ordre des planètes fait appel à une hiérarchie fondée sur la mythologie, soient la Terre, la Lune, Vénus, Mercure, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, auxquelles il faut ajouter  les étoiles dites fixes : l'Anti-Terre et 

Uranie muse de l'astrologie, détail
 de fresque non-identifiée
le Feu centralEtant donné qu'il y a autant d'intervalles musicaux (10 demi-tons) qu'il y a de planètes, il suffit de placer celles-ci suivant les rapports harmoniques. Les sept planètes sont conçues comme les sept cordes d'une lyre. En fixant la valeur du ton à la distance Terre-Lune, les Pythagoriciens établissent ainsi la première échelle planétaire. D'après eux chaque planète produit un son : si pour Saturne, do pour Jupiter, ré pour Mars, mi pour le Soleil, fa pour Mercure, sol pour Vénus et enfin la pour la Lune. Ainsi naquit la théorie de l'harmonie des sphères. Le néo-platonicien Jamblique écrivait Pythagore tendait son ouïe et fixait son intellect sur les accords célestes de l'univers. Lui seul, à ce qu'il paraissait, entendait et comprenait l'harmonie et l'unisson universels des sphères et des astres (Vie de Pythagore, vers 310). Ne souriez pas trop vite : 2700 ans plus tard, la NASA en fait autant.


Illustration sur http://www.le-systeme-solaire.net/


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