dimanche 11 mai 2014

La chandeleur, saut et bonne fortune



L'art de la finesse 
Plus elles sont fines et légères, plus elles sont savoureuses. Enfant, je dépliais celles -en tous points exceptionnelles- de ma grand-mère, pour regarder les dessins sur leur fine dentelle. Quant au saut, il faut bien admettre que le geste dépasse les seules modalités de cuisson puisqu'il s'accompagne de superstitions. Les crêpes de la chandeleur sont un rituel et leur voltige acrobatique, l'espoir de faire tourner la chance à son avantage.

Débauche de...
lumière
La Chandeleur existe officiellement depuis le cinquième siècle. Le pape Gélase Ier l'instaura (en 472 ou 492, selon les sources) dans l'espoir d'éradiquer les lupercales, dernières des célébrations païennes à subsister. Recourant à la méthode éprouvée du syncrétisme, il fusionna la date de ces licencieuses festivités de mi-février (dédiées à Faunus Lupercus, dieu des troupeaux et de la fécondité) et celle de la purification de la Vierge. Le 2 février devint ainsi la festa candelarum qui célèbre les relevailles de couches de Marie (habile renvoi thématique à la fécondidé !) et la présentation de l'enfant Jésus au temple de Jérusalem. Gélase Ier aurait fait distribuer des crêpes-galettes, nommées oublies, pour lancer la nouvelle fête, jouant sur la symbolique du disque solaire, universelle et plus présentable que les phalliques cornes de Pan.

Photo Bréger frères,
non datée
Exit le paganisme mais pas la supersition. Il ne faut pas trop en demander à l'humanité... Transition symbolique entre l'hiver et le printemps (le 2 février inaugurait l'époque des semailles d’hiver) la fête s'agrémenta vite de rites destinés à se concilier les faveurs de la Providence. Rondes et blondes comme l'astre du jour et les beaux écus, les crêpes s'imposèrent comme symbole de prospérité. Ne pas en faire le jour de la chandeleur risquait de carier le nouveau blé. L'abondance des récoltes favoriserait au contraire qui ... (et là, il y a plusieurs variantes) parviendrait à faire sauter sa crêpe de la main droite en y jetant de la main gauche un Louis d'or, qui emmailloterait une monnaie dans la première crêpe de l'année et la garderait dans l'armoire. L'année suivante, la pièce devait être récupérée et donnée au premier mendiant venu. 



Ce serait misère de ne pas y ajouter un peu de rhum, d'anisette ou de Pernod.


Sources : http://www.cerpi-officiel.be/Divers/la-chandeleur.html
http://www.regard.eu.org/Edification/TXT.complet.edification/Chandeleur.html
http://ton-saint-esprit.over-blog.com/article-la-chandeleur-98607317.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire