jeudi 8 mai 2014

Les danseuses cambodgiennes de Rodin


Crayon, estompe,
aquarelle et gouache
sur papier
Elles sont d'une grâce exquise. C'est du tracé souple et sûr, de l'alliage crayon-aquarelle et de la subtilité des couleurs que vient leur extraordinaire légèreté. L'application de la couleur ne suit pas les traits : elle habite la forme avec liberté. Le dessin respire à l'image de la danseuse. Ces dessins sont moins les portraits de ces jeunes Kmères que celui de leur danse et de l'émotion que leur art provoque. Cet été 1906, le ballet royal cambodgien était en France, à la suite de son souverain venu assister à l'Exposition Coloniale de Marseille. Rodin, qui vit les deux représentations données à Paris, fut frappé d'éblouissement. Il confia : Je les ai contemplées en extase. Quel vide quand elles partirent, [...] Je crus qu’elles emportaient la beauté du monde.








Un an plus tard, le sculpteur écrira à Rilke :  Je n'ai pu entrer, malgré mon désir impétueux, dans cette profonde danse si belle, et ma traduction est un peu 18ème siècle. Mais cette fusion a des grâces. Les Cambodgiennes sont au-delà de la beauté que nous pouvons, ou que j'ai pu saisir. D'elles, Rodin fit des dizaines de dessins, happant goulument cette beauté. Pendant 3 jours et 3 nuits, il les croque avec frénésie, dessinant sur tous les supports qu'il trouve : cartes de son hôtel, papiers d'emballage... L'exposition que, cent ans plus tard, le musée Rodin consacra à ces dessins était sous-titrée Sa dernière passion.


Sources : http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=334http://dantebea.com/category/articles/auguste-rodin-1840-1917-et-la-danse/
http://www.leplaisirdapprendre.com/media/regards-6/culture/06_rodin_aquarelliste.pdf

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