mardi 29 avril 2014

Telle est prise qui croyait prendre


Bien que les sujets mythologiques et religieux que je brasse me conduisent souvent vers ses toiles, j'esquive avec opiniâtreté Bouguereau. Aucune de ses Vénus ici ; pas la moindre plume d'ange. La virtuosité technique de l'artiste va de pair avec une mièvrerie parfois supportable, parfois pas. La tête haute, je passe donc devant ses chef-d'oeuvre (Va voir Fragonnard et reviens me causer aprèsquand le hasard me fait tomber sur une image incontournable, une toile qu'il me faut sur le blog. De qui peut bien être cette folie nudiste ? Un photomontage des délirants Plonk et Replonk (on reparlera d'eux un jour) ? Un daguerréotype coquin des années 20 ? Une peplum-fantaisie de Spencer Tunick ? Mince, c'est un Bouguereau ! Je fais donc amende honorable, me promets in petto de retourner à Orsay réviser mes jugements et me délecte de ce remuant ballet naturiste. Le carcan académique du peintre semble avoir implosé au profit d'un panthéisme un poil dévergondé. Voici les nymphes en colonie de vacances.


Les Oréades, William Bouguereau, 1902

"Les oréades sont des créatures des montagnes et des grottes, réputées alertes et joyeuses. [...] Au signal de Diane, elles accourent prendre part à ses exercices et lui former un brillant cortège. Comme dans L'Assaut, la mythologie est ici, pour Bouguereau, un prétexte pour faire montre de son époustouflant talent de dessinateur, capable de saisir toutes les attitudes du corps humain. [...] Avec cette envolée de corps féminins, Bouguereau ose un tableau d'une imagination débridée, sans négliger l'extraordinaire paysage crépusculaire du second plan, digne de Corot, et mâtiné d'accents symbolistes." Moins docte que les auteurs du texte (site du musée d'Orsay, voir Source) je suis surtout médusée par le dynamisme extraordinaire de ces corps et le tumulte aérien de leur mêlée.


Source : http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/peinture/commentaire_id/les-oreades-21296.html?tx_commentaire_pi1%5BpidLi%5D=509&tx_commentaire_pi1%5Bfrom%5D=841&cHash=d0621a55f2

4 commentaires:

  1. Chapeau ! après Spencer Tunik et la dénudée velue au milieu de la foule… Ces Oréades semblent bien agitées, certaines excitées, d'autres apeurées par ces faunes ou satyres… J'admets que la mièvrerie de Bouguereau en prend un coup !
    Et si je comprends bien, c'est moi "la toute étendue" au 1er plan ?

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  2. Tu es Diane, donc Diane-Artémis, celle qui est déjà en tête et que ce bondissant cortège court rejoindre. Tu portes un croissant de lune en bijou et une biche suit tes pas.

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  3. ah ! mais je vois surtout que certains satyres ont réussi à s'infiltrer et séduire certaines de mes nymphes…

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