vendredi 11 avril 2014

Les constellations ou le ciel hellénique en héritage


Carte céleste (partielle)
actuellement en vigueur 
Qu'est-ce qu'une constellation ? Un ensemble de corps célestes, souvent très distants les uns des autres, qu'a priori rien n'unit, si ce n'est le visuel que nous en avons de la Terre. Depuis les temps les plus anciens, les hommes se sont repérés dans le ciel nocturne en reliant par des traits imaginaires les points lumineux des étoiles. Il suffisait ensuite de nommer le tracé selon l'analogie retenue.

Giovanni de Vecchi, détail de
voûte du Palais Farnèse, 1575
Chaque culture y mit le nom de héros (Hercule, Persée, Andromède...), d'animaux (aigle, scorpion, lynx...) et d'objets (boussole, sextant, balance...) emblématiques. Près de la moitié des 88 constellations identifiées aujourd'hui étaient connues des Anciens. Il semble que, 4000 ans avant J.C, les civilisations de la vallée de l'Euphrate avaient déjà associé certaines étoiles sur le modèle de nos constellations actuellesLa Grèce fut l'héritière des connaissances astronomiques des Chaldéens et des Babylonniens : au Vème siècle avant J.C, le philosophe et savant grec Anaximandre put ainsi répertorier les 12 constellations du Zodiaque. 700 ans plus tard, Ptolémée d'Alexandrie rédigea une liste de 1022 étoiles regroupées en 48 constellations. 

Constellation de la vierge, 
Atlas d'Hevelius, 1690
Cet héritage hellénique est transmis et complété, au cours du XVIème siècle, lorsque l'exploration des mers de l'hémisphère sud permet de découvrir de nouvelles étoiles. Le premier atlas astronomique couvrant entièrement la sphère céleste, l'Uranometria de l'Allemand Johann Bayer, date de 1603 : à l'oeuvre de Ptolémée s'ajoutent 135 étoiles observées par les navigateurs et regroupées en 12 constellations dites constellations australes. Les premières lunettes atronomiques s'élaborent entre 1596 et 1609. L'astronomie entre dès lors dans l'ère de la modernité.

Animation trouvée sur
univers-astronomie.fr
Pour conclure dignement cette série de billets consacrés à la musique, nous allons -sans surprise- terminer sur la constellation de la Lyre. Figurant dans le répertoire de Ptolémée, la Lyre était familière depuis la plus haute Antiquité, aux astronomes indiens et orientaux,  lesquels voyaient dans son tracé un vautour. Les Grecs en firent une lyre, nom que Ptolémée conserva à la constellation (Lyra), réservant vautour (Véga) et tortue (Sheliak) à ses deux étoiles majeures. La constellation doit sa popularité auprès des amoureux du ciel à l'extraordinaire brillance de Véga, son étoile principale. A 52 années-lumière de notre planète, Véga est 3 fois plus grosse et 55 fois plus lumineuse que le soleil. Elle fut la première étoile photographiée (par J.A Whippke) sur daguerréotype en 1850. 


Quant à savoir pourquoi les Grecs aimaient tant l'idée d'une lyre (plutôt qu'un vautour) au ciel... le prochain billet fera la part belle à cet instrument et au poète légendaire auquel son nom est à jamais lié.


Sources : http://yvan.gerboin.free.fr/astr_constellations.pdf
http://sao64.free.fr/travaux/constellationlyre/lyre.html
http://www.astrosurf.com/quasar95/exposes/constellations_anciennes_disparues.pdf
http://www.univers-astronomie.fr/articles/techniques/111-la-constellation-de-la-lyre.html

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