jeudi 20 mars 2014

+ pour Giotto et Fra Angelico, immenses maîtres


La rédaction des deux billets sur les anges m'a fait regarder un nombre considérable de peintures. Ce serait misère de ne pas représenter ici quelques unes de celles que je chéris particulièrement. Mes goûts me portent vers deux peintres toscans, respectivement du XIVème et XVème siècle. 


GIOVANNI FRA ANGELICO (1400-1455)

Détail  de fresque, couvent San Marco,
circa 1442
La figure de Fra Angelico est des plus touchantes. Entré en religion vers l'âge de 18 ans, il choisit un ordre particulièrement austère. Le nom qu'il prit alors -Fra Giovanni- sera changé à sa mort en Giovanni Fra Angelico, tant il paraissait juste, à ceux qui l'avaient connu, d'associer étroitement le peintre au sujet qu'il traita avec une dévotion, une tendresse et un talent extrêmes. 


Pour le reste, inutile d'aller consulter des sites expliquant le talent du Fra des Anges : je sais d'avance y trouver les mots grâce, diaphane, lumineux, délicatesse, simplicité, harmonie exquise. Ils sont tous justes. Extatique oeuvre de qui peignit en état de grâce et fut béatifié en 1982. Ici, deux scènes d'annonciation et le détail d'une troisième. Toutes proviennent du couvent Saint Marc dont Cosme de Médicis confia la décoration au peintre, à partir de 1440. Suite à sa béatification, Fra Angelico est considéré être le saint patron des artistes.


Couvent San Marco, 1441


Elément d'un panneau pour oratoire,
musée San Marco, 1451-1452



GIOTTO DI BONDONE (1266-1337)

Détail de la fresque
 La Déposition de croix, 1305
Avec Giotto, nous entrons dans un ciel, terriblement animé et humain. Les historiens s'accordent sur le rôle déterminant du peintre, mozaïste et architecte qui entraîna l'art médiéval, encore empreint de tradition byzantine, dans la modernité de la Renaissance. Il est le premier à intégrer des volumes exprimés en trois dimensions. Renonçant à l'abstraction et aux attitudes hiératiques, il transmet dans ses toiles l'émotion des personnages. Il fut loué par Dante, Boccace et Pétrarque. 


Affairés et vifs, les anges de Giotto manifestent très humainement leur vigilance, leur inquiétude et leur empathie. Leurs attitudes sont les nôtres. L'un semble se retrousser la manche (La Fuite en Egypte), l'autre prend sa tête à pleines mains quand un troisième se révulse de douleur (détails de La Déposition de croix). Au besoin, ils descendent en vol piqué au secours des hommes. Ci-dessous, deux détails des quelque 53 fresques que Giotto peignit, entre 1303 et 1306, dans la Chapelle des Scrovegni de l'église de l'Arena, à Padoue.


Détail de Scènes de la vie de Joachim


La Fuite en Egypte, 1303-1305

Sources : http://www.histoiredelart.net/artistes/fra-angelico-180.html
http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Giotto_di_Bondone/121474

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