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Eva Marie Saint, 1954 |
Parmi les nombreuses approches possibles de l'apesanteur, le saut est la première que j'avais abordée (billet du 18 novembre). Question d'expérience personnelle, j'imagine. De nombreux photographes ont fait un travail sur le saut. A tout seigneur tout honneur, reparlons de Philippe Halsman qui, en 1959, fit de ses portraits réalisés en plein bond un album intitulé Jump. "Starting
in the early 1950's I asked every famous or important person I
photographed to jump for me. I was motivated by a genuine curiosity.
After all, life has taught us to control and disguise our facial
expressions, but it has not taught us to control our jumps. I wanted to
see famous people reveal in a jump their ambition or their lack of it,
their self-importance or their insecurity and other traits."
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Jacques Tati, 1954 |
Le saut ne serait donc qu'un stratagème pour faire tomber le masque et saisir ce qu'une pose convenue ne laisserait jamais échapper. Ces images, me semble-t-il, racontent un peu plus. Au-delà de la dynamique de ces corps, Halsman s'est intéressé à leur déploiement dans l'espace. Et si Tati est photographié sur fond blanc, il est clair que l'élan d'Eva Marie Saint a été voulu comme un trompe l’œil : la belle est suspendue dans le ciel new-yorkais. Pour Dali atomicus, Halsman s'était livré à une mise en scène sophistiquée où il fallait synchroniser le saut du maître avec un lancer de chats et de jerricanes d'eau. Halsman s'est plu à faire surgir corps et objets dans un espace imprévu, sensément inhabité.
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Jean Seberg, 1959 |
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Dali encore, 1949 |
Pas de photomontage dans le travail de Philippe Halsman : il faisait sauter ou lancer ce qu'il voulait saisir en plein vol. La réalisation de Dali Atomicus avait nécessité pas moins de 28 prises.
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