samedi 29 mars 2014

Mobilement vôtre, signé Alexander


Cascading Flowers,
Calder, 1949
Rien de plus naturel que de passer du cerf-volant au mobile, lequel est défini comme... (c'est le Larousse qui parle) un corps en mouvement ; une sculpture susceptible de mouvement, sous l'impulsion de l'air ou d'un moteur ; un objet de décoration ou un jeu construit sur le principe des sculptures mentionnées ; une composition typographique en caractères mobiles. Je vous épargne la Garde nationale et le téléphone cellulaire, remarquant tout de même que cela fait beaucoup d'acceptions pour un seul mot : au propre comme au figuré, mobile part dans tous les sens. Nous allons évidemment nous intéresser aux sculptures. Et donc à l'immense Calder.


Installation, peut-être   
à la Fondation Beyeler
S'il ne fut pas tout à fait le premier à concevoir des objets d'art animés de mouvements (Bruno Munari avait proposé sa macchina aerea en 1930), Alexander Calder s'y consacra. Fasciné par le mouvement, il désire par-dessus tout arracher la sculpture à la condamnation statique, cherche une voie, l'ouvre et élabore des installations mobiles qui, au fil des ans, deviennent de plus en plus sophistiquées et déliées. "La sublimation d'un arbre dans le vent" disait d'elles Duchamp qui les baptisa du nom de mobiles.

A Paris, photographié
 par André Kertész, 1929
Calder est né dans une famille de sculpteurs (père et grand-père) et fit des études d'art académique à New-York. En 1924, il travaille comme illustrateur BD dans la presse. A l'occasion d'une commande, il découvre le cirque, monde qui lui inspire sa première réalisation personnelle. Au risque de me répéter (voir le billet du 20/12), je reviens au Cirque de Calder qui, par certains aspects, préfigure les mobiles : les personnages en sont des figurines très ingénieusement articulées et activées par des mécanismes qui autorisent toutes sortes de mouvements. Calder met les lois de la mécanique -et son habileté à travailler le fil de fer- au service d'un art poétique, joyeux et surtout dynamique


Piet Mondrian, 1921
En 1927, il s'installe à Paris où il assiste à la naissance de l’abstraction la plus radicale. Il fréquente notamment les pionniers de la peinture abstraite et géométrique. Calder revient bouleversé d'une visite à l’atelier de Piet Mondrian. En 1931, il rejoint le peintre néerlandais, Jean Harp et Robert Delaunay dans le groupe Abstraction-Créationconvaincu que sa voie passe par l'abstraction et sa traduction dans un langage qu'il veut dynamique et tridimensionnel. Il commence à construire des sculptures composées d'éléments indépendants entraînés par un moteur électrique ou une manivelle. En 1932, trente de ces sculptures sont exposées. L'art cinétique est né.


Feuillage vertical, 1942
Que les mobiles de Calder reposent sur un socle ou qu'ils soient suspendus au plafond, qu'ils habitent des musées, des esplanades ou des parcs, tous bougent, resculptés à l'infini par l'espace et l'air ambiants. En publier des photos est une façon certes commode mais un peu absurde de présenter ce travail entièrement voué au mouvement. La vidéo seule rend justice à la légèreté et la grâce des mobiles. En voici une : celles et ceux qui ne connaîtraient pas vont être éblouis. 




Sources : https://www.fondationbeyeler.ch/fr/content/alexander-calder
http://www.calder.org/
http://www.musee-lam.fr/wp-content/uploads/2010/12/Alexander-Calder.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=fI5PRaTSMUI

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