vendredi 14 mars 2014

Fiat lux !


Elaine Sturtevant, 2004
Depuis que je tiens ce blog, je fais la cueillette d'images en tous genres : danseurs, sportifs, trompe-l'oeil, objets plus ou moins volants, images religieuses, images de laboratoire... Le nombre croissant, dans ma petite galerie-apesanteur, d'éclairages et installations jouant avec la lumière a fini par attirer mon attention. Léger mouvement de surprise avant de conclure que... justement, quoi de plus immatériel donc apesant que la lumière ? Oui, elle est faite de matière mais que pèsent quelques photons ? La lumière flotte, bondit du sol au plafond telle une ballerine, ricoche et fait danser les particules de poussière dans ses rayons. Un affranchissement des lois des la gravité que les designers ont voulu étendre aux objets qui la diffusent.



Eclipse, par Angela Jansen
Ce sont lampes posées en biais sur le mur, comme animées de mouvements aléatoires, ou abat-jours dont la partie supérieure flotte (effet obtenu par lévitation magnétique), telles les luxueuses créations hightech de la société Light light (980 euros pour le modèle Eclipse ci-contre). Du côté des galeries d'art, les jeux de lumière -des cascades d'ampoules aux projections de reflets-  ont la faveur de nombreux créateurs qui savent en tirer des effets saisissants.

Voici une installation, présentée cette année à New York, dans le cadre de la compétition See me. Conçu par la créatrice pakistanaise Anila Quayyum Agha, il s'agit d'un cube de bois, savamment ouvragé dans le style oriental moucharabieh. Suspendu à mi-hauteur d'une pièce, il abrite une source de lumière qui projette sur les murs, le plafond et le sol un lacis d'ombre aux impalpables et gracieux tracés. La créatrice dit s'être inspirée du palais de l'Alhambra. Intersections parle de croisements : celui de la lumière et de la matière, mais aussi celui des cultures, dont la civilisation arabo-andalouse reste un des plus lumineux exemples. Pour avoir souvent regardé le Caire à travers des fenêtres obstruées de moucharabieh, je sais qu'ils obscurcissent la vue. Anila transforme cette obstruction en un radieux surgissement qui sublime l'espace extérieur. 

Et, comble de bonheur pour moi, le cube semble léviter. Apesanteur wa nouss ! 


Intersections,  Anila Quayyum Agha, 2014


Source : http://etapes.com/lumiere-sur-anila-quayyum-agha
http://twistedsifter.com/2014/02/shadow-cub-intersections-by-anila-quayyum-agha/
http://esav-nelly.blogspot.com/2014/01/monsieur-lavigne-celebre-les.html (pour la lévitation magnétique)

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