L'école de l'intrépidité et de la grâce

Ils défient la gravité. Pailletés de sueur et de strass, musculature d'athlètes et agilité d'elfes, les circassiens sont les féériques chevaliers de l'apesanteur.

Je pensais ne pas ajouter de mots à ces images ; les commentaires reçus me font changer d'avis. Donc, parlons du cirque -parlons le cirque- qui est peut-être, avec l'opéra, le spectacle par excellence. Petit point préalable sur ce mot tout droit venu du latin spectaculum : le premier sens donné par dicolatin.com est ce qui attire le regard. Le spectacle a pour fonction de donner à voir et, de préférence, de donner à voir du jamais vu.

C'est bien là que se situe le cirque, lieu de l'extraordinaire, de l'inouï. De l'Auguste au clown blanc, des fauves aux éléphants, de l'homme-canon à Monsieur Loyal, c'est toute une galerie animale et humaine, bariolée, exotique, burlesque ou effrayante qui touche en nous des émotions universelles : le rire, la peur, l'émerveillement. 

L'acrobatie est la discipline commune à tous les artistes de cirque. Sans exception. A ce talent, les funambules, les trapézistes, les voltigeurs ajoutent celui d'évoluer très haut en gardant une maîtrise exceptionnelle de l'équilibre. Ce sont ceux qui nous font battre le cœur d'angoisse quand nous pensons au danger encouru (réel), ceux dont les exploits nous laissent éblouis : pas de cirque sans eux !

Alors, pesanteur ou apesanteur ? Pesanteur, bien-sûr (nous sommes sur terre) mais assortie de l'art suprême d'en repousser les limites. Profession : sublimateurs de gravité. Le credo de tous les artistes, me souffle Frédéric. Les images sont tirées de spectacles du Cirque du Soleil, à l'exception des danseuses hindoues au Festival du Cirque de Montecarle.