Les couleurs de l'apesanteur

Pigeon vole. La femme-ange de Saint Phalle vole ou tombe, selon les avis. Les bonshommes de Golconde flottent mais pèsent. Dans son acception courante, le mot apesanteur signifie légèreté et -implicitement- liberté car affranchissement de la pesanteur. Mais certaines images portent un message marqué d'ambiguïté : pieds ne touchant certes pas le sol mais pesanteur quand même. Diane me tend une clé : "... parce qu'ils sont tous vêtus sombrement." Désireuse d'en avoir le cœur net (Quid de l'apesanteur et des couleurs ? N'est-on aérien qu'habillé en clair ?) je mélange allègrement chrétiens et païens, dieux et mortels, anges et oiseaux pour les questionner tous. Dis-moi quelles couleurs tu portes.

C'était prévisible, on lévite beaucoup en blanc et bleu.

L'oiseau de feu, gouache, Marc Chagall, 1945

Image pieuse, 
titre et auteur inconnus,

Les surdoués, en corps céleste, auréolés de lumière

Apollon vainqueur du serpent 
Python, Gustave Moreau, 1885

Quelques originaux s'envolent habillés de sombre

Lévitation de St François  
d'Assise, Francisco 
de Zurbaran, vers 1640

Sappho à Leucade,  
Gustave Moreau, 1870

Le nu intégral a aussi ses adeptes

L'enlèvement de Ganymède,
Peter Paul Rubens, 1612

Léda atomica,  
Salvador Dali,1949

Chacune de ces images mériterait bien plus d'attention, mais le propos du jour était chromatique. Au final, peu de noir. En fait, pas de noir du tout. Je m'en souviendrai !